La rentrée littéraire 2001 Par Gilles Bertin
Il est tentant de vouloir à chaque rentrée littéraire ramasser celle-ci en un seul article. De la résumer en un fagot bien serré dont on laisserait
négligemment dépasser quelques épines pour lui donner du piquant. C'est heureusement impossible. Il faudrait avoir lu cinq cent livres. Quand on en a lu sérieusement une dizaine c'est bien! D'autant qu'il s'agit avant
tout pour les éditeurs de profiter de ce moment particulier de l'année où l'un de leur livre a une petite chance de bénéficier d'un peu de presse. Et pourquoi pas après tout puisque la litttérature est faiblement
subventionnée! La rentrée littéraire, c'est l'Avignon et le Cannes de l'édition. Et puisqu'il est honnêtement impossible de résumer quelque chose qui échappe au résumé contentons-nous de remarquer que cette année encore
il est sorti de très bons livres, des livres originaux qui donnent des plaisirs profonds, comme ceux de Luc Lang, de Brady Udall et de Jean-Pierre Enjalbert, des livres qui parlent de condition humaine, comme ceux
d'Eugène Duriff et de Régis Jauffret, des livres qui se préoccupent de ce que peut-être la littérature aujourd'hui comme "Les nouveaux puritains", ce manifeste littéraire de quinze écrivains anglais qui refusent la voie
de garage que constituerait l'esthétisme pur sans fiction. Et il ne s'agit ici que d'un petit aperçu totalement subjectif des sorties de cette rentrée littéraire 2001. Si elle pourrait incontestablement aller mieux, par
exemple en étant aussi populaire que le cinéma, la littérature ne va pas si mal que ça. Elle s'avère même increvable! Le figuratif cristallisé dans "Les nouveaux puritains" rentre par la fenêtre après avoir été éjecté
de la scène par le nouveau roman et l'autofiction. Ce n'était donc pas la fin de l'histoire! Le destin miraculeux d'Edgar Mint, Brady Udall, éd. Albin Michel Tableau vivant, Jean-Pierre Enjalbert, éd. Verticales
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