Miossec Le Parrain Par Clément Jeannin Petit test. Remplacez les violons par deux guitares acoustiques. Videz les verres de Chianti pour les remplir de Guiness (ou de Kanterbrau, au choix).
Traduisez le "Mama mia, tou ma trahi!", par " Quand j'essaie parfois d'être tendre, elle voit le briquet; mais pas l'étincelle". Balancez l'accent Italien, rajoutez l'équivalent Brestois,
et vous obtenez Miossec. Alors pourquoi ce test complètement inutile et cette comparaison discutable (Miossec a nettement moins la classe que Brando)? Tout simplement parce qu'il est de bon ton,
actuellement, d'écrire, par ci, par là, que Miossec est le parrain d'une nouvelle génération de chanteurs et groupes français. C'est simple, le magasin de
disques agitateur d'idées ( et brasseur de vents ) depuis trop longtemps, n'a rien trouvé de mieux pour parler des nouveaux disques de Mickey 3D et de
Luke (au demeurant excellents tous deux) que de les regrouper sous le label "Vous aimez Miossec? Eux aussi!". Ben tient! Et Miossec alors ? Qu'est-ce
qu'ils ont dit à la sortie de Boire, en 1995? "Vous aimez la bière? Lui aussi!", ou alors "Vous détestez Sardou? Lui pareil !"? Peut-être pas parrain, mais
certainement frangin. A la fois brebis galeuse et fierté de la famille. Capable d'être nominé aux Victoires de la Musique, catégorie "Révélation", en 1997,
puis d'en être évincé, après avoir affirmé son refus d'y figurer! Personnage atypique, donc. Né à Brest, ancien journaliste à Ouest France,
passé par TF1 en tant que "Concept-Rédacteur" ( c'est dire s'il revient de loin), se mettant vraiment à la musique sur le tard, plaquant tout à Paname
pour retourner s'installer à Brest, commençant la chanson comme on se mettrait au tricot ou à la bouteille. Dans Boire, son premier et meilleur album,
Miossec fait les présentations. Dans sa chanson "En 3ème Division", il se qualifie d'"Arrière-droit assez brutal, évoluant en D3, qui sent la bière et
l'animal, le tacle et la mauvaise foi". Mal-aimé, il est le mal-aimé ( par lui-même) et adoré par un public qui accroche tout de suite aux chansons
désabusées du "conteur de comptoirs". Après Boire, suivront Baiser et à Prendre, genre de triptyque parfait. Trois albums révélant à chaque fois des
merveilles textuelles et musicales. A la manière du Irish Flag (Cognac/Baileys/Get 27), le Miossec se déguste d'un trait. Cela pique un peu au début, c'est un peu sucré et ça te plombe l'estomac en moins de deux.
Chanteur pour alcooliques, amoureux transi, désespéré, mais aussi chanteur pour les femmes, se dévoilant sur ce qu'il a de plus sombre, ses états d'âme,
Miossec est le forgeron d'un style. Le sien. Il semblerai qu'il ait un peu mis de l'eau dans son Chouchen pour écrire Brûle, son dernier bébé Pas grave, cela
va certainement marcher quand même. Depuis ses débuts dans la chanson française, Miossec vend à chaque sortie de disques plus de 100 000 albums.
Cela doit bien le faire marrer. Ou pleurer, suivant l'état de la bouteille. Il semblerait d'ailleurs, d'après sa maison de disques, que ses concerts soient moins "foutraques", on attend de voir ça.
Soyons clairs, Miossec est l'un des artistes majeurs, en compagnie de Noir Désir, NTM ou Obispo, de la chanson française de fin de siècle. Un de ceux
qui aura le plus contribué à l'évolution de la musique. En tous cas, et de loin, le meilleur artiste que TF1 ait pu produire (sic). Le 26 mars à la Coopérative de Mai (Clermont-Ferrand) Tel : 04 73 14 48 08 le 27 mars au Transbordeur (Villeurbanne) Tel : 04 72 43 09 99
Le 02 avril à Dijon (21) et le 03 à Crest (26) Ph. : DR |