Festivals d'été (1) Par Dominique Dubreuil JUILLET Par mois d'activité, l'édition 2004 des Festivals d'été. Chaque fois, vous lisez d'un coup d'œil: la dominante du festival / la Région / le
Département / l'Altitude / Le nombre de concerts/ Les dates (LES) ARCS Généraliste XVIIIe/XXIe - Rh.A.est – 73 - 1500 à 1800m 24 concerts entre 17/7 et 02/08
Toujours très convivial-libéral (concerts sous chapiteau, entrée libre), toujours très pédagogique (en fait, une Académie pour musiciens chevronnés ou
chevronnables qui se prolonge en rencontres et aboutit à l'activité publique du "chapiteau")… La formule perdure, c'est la 31e édition, et ce sont 13 classes
de maître dirigées par 29 solistes, sous la houlette du clarinettiste Bernard Yannotta et du pianiste Michel Dalberto. "L'ouvert au public du soir" porte
la marque de l'éclectisme. L'arbre généalogique de B.Yannotta incite le co-patron à des tendresses pour la musique américaine : un des spectacles majeurs, mis en espace par Jean Lacornerie, appartient à la période
américaine de Kurt Weill (qui avait dû fuir l'Allemagne du nazisme dès 1934). Ce "Johnny Johnson"(1936) est accompagné d'extraits de A touch of Venus
et de Lady in the dark, composés pendant la Guerre. La présence de l'écriture des States est affirmée par des partitions de Samuel Barber et Hurlstone.
Mais tout commence en Bach and family : des œuvres pour flûte de J.Sebastien et de W-Friedmann (par Pierre Roullier). Mais le propos d'ensemble n'est pas baroqueux. Il y a surtout Mozart, dont les essentiels
Quatuor K.421 et Trio K.563, Beethoven (l'intégrale des sonates violoncelle – H.Demarquette - et piano – M.Dalberto), par lesquels on est conduit vers
les rivages du bel aujourd'hui : Philippe Hersant (Sephardim), Tardellay (Signal), Mac Phee (Ceremonial Balinaise), Hajdu (L'Instant suspendu). Entre-temps, des raretés passionnantes comme ces mélodrames de Liszt (avec
le parlé-chanté de Vincent Figuri, et le piano dramaturgique où Michel Dalberto doit faire merveille), des classiques du romantisme (le Quintette op.44 de Schumann), du post-romantisme (La nuit transfigurée de
Schoenberg) ou du modernisme (3e quatuor de Bartok, Histoire du Soldat de Stravinsky). Et la présence particulièrement légitime à cette altitude de l'Orch. des Pays de Savoie (dir. Graziella Contratto
) qui honeggerise avec une Pastorale d'été, et beethovénise dans la 4e Symphonie et le concerto de violon (Stéphanie Moraly).
T. 04 79 07 75 85 Ph. : Graziella Contratto ©DR CHAPELLES DU PILAT Texte-musiques - Rh.A sud – 42 - 200 à 500m 17 fois du 16 au 20/7 Dans ce mini-festival aux apparences de célébration patrimoniale (les Chapelles du Pilat), le propos est original et fortement sylvestre : autour de
l'Arbre 2004, les voix s'enroulent et ornent, s'imaginent, voyagent et enchantent. On suivra donc de village en village : les Enchantêtues ("trois petites drôles de dames"), le groupe Alcina (de Haendel en Vivaldi, des
Eaux-Musiques jusqu'à la nuit, La Notte), les Paroles 2 Femmes (Pascale Scarabin, Delphine Chomel). On se dépaysera dans les Balkans avec les Bulgares de Boya. Et encore une fois les Percussions de Treffort montrent
"une musique ailleurs". Expositions de lithos et photos, lectures-poésie. T. 04 74 87 45 27 CONQUES Généraliste du M.A. au XXIe - Midi-Pyr.nord-est – 12 - 500m 8 fois - du 22/07 au 13/08
On ne peut ignorer que la splendeur de Conques est une étape privilégiée sur la route de Compostelle, mais l'une des œuvres en création pour cette 10e
édition va vers l'est : Le Chemin de Jerusalem, de Philippe Hersant. L'accent de cette citadelle de la pensée médiévale est très fortement placé sur les musiques d'aujourd'hui: les Envoûtements
de Suzanne Giraud (avec le Quatuor Diotima qui joue cette pièce en compagnie de la guitariste Caroline Delume), une création d'Edith Canat de
Chizy d'après Emily Dickinson (par Musicatreize de Roland Hayrabedian, qui interprète aussi "To gather paradise" de cette compositrice, et La Voie Claire
de Jean-Louis Agobet), le Psaume 129 de Vincent Paulet… Dans le dispositif, pièces et interprètes de musique récente sont souvent mis en miroir avec les
"anciens": Les Eléments (Joël Suhubiette) font dialoguer J.S.Bach, Philippe Hersant et V.Paulet, Musicatreize conclut les pièces de Agobet ou E.Canat de
Chizy par Spem in alium du Renaissant anglais Thomas Tallis… Le Quatuor Ysa¥e est plus romantico-moderniste, avec Schumann, Ravel et Chostakovitch, de même que le rare pianiste François-Joël Thiollier, qui
commence même à Couperin et fait escale en Chopin ou Debussy. Les Diotima, outre Suzanne Giraud, visitent Mendelssohn, Bartok et Mendelssohn.
Un duo violon-piano (Clara Cernat et Thierry Huillet) va de Beethoven en Bartok via Brahms et Falla. Obsidienne (Emmanuel Bonnardot) revisite la légende de Tristan et Yseult, le Poème Harmonique (
Vincent Dumestre) s'en tient aux baroques espagnols du XVIIe. Et si un peu désorienté par ces kaléidoscopes, vous aspirez à l'unité, revisitez la magie gris-argent des vitraux de Soulages en l'Abbatiale Sainte-Foy!
T. 05 65 71 24 00 /
www.conques.comCORDES EN BALLADE Chambre XVIIIe au XXe - Rh.A.sud - 07 - 200-500m 7 fois du 09/07 au 18/07 Les Debussy lyonnais vont pour la 6e fois se quasi-provençaliser ; leur enseignement, dont on voit un aboutissement par concerts des stagiaires de
l'Académie, se traduit en public par un panachage XXe, Milhaud, Barber et Chostakovitch, et en partenariat avec la Maîtrise de Radio-France (Toni
Ramon), par une alliance de chant batracien ("La Grenouille", surnom de l'op.50/6 de Haydn !), et de voix d'enfants et quatuor , pour des pièces françaises (Stabat Mater de J.P.Sciau, Cantos Verticales de Thierry
Machuel). Mais ils invitent aussi : les Turner (mais leur lumière sonore est d'origine française…) qui jouent la triade classico-viennoise ; un Mozart initial
(K.156) et le dernier de la série dédiée à Haydn (K.465, Les Dissonances), deux Haydn (la jeunesse d'un op.20, la sagesse admirable de l'op.77/1), et
deux Beethoven (op.18/4 et op.95). Enfin carte blanche sera donnée à leur collègue la contrebassiste Joëlle Léandre, une des grandes de la composition
et de l'interprétation contemporaines, théâtremusicalienne par excellence, adepte des cordes vocales et de celles attachées à son instrument. Et ce sera à
Antraigues, la patrie d'adoption un peu montagnarde de Jean Ferrat… T. 04 72 48 04 65 / ETE MUSICAL LOIRE
Généraliste Renaissance à XXe - Rh.A.ouest – 42 - 300 à 100m 8 fois entre 4/7 et 22/8 Pour le 20e
anniversaire, il semble que la volonté directrice musicale (Daniel Kawka) ait dû céder la place à une programmation plus fédératrice qu'à des
objectifs clairement définis. La classification en sous ensembles (Monts de la Madeleine, Nuits de la Bâtie d'Urfé, Musicales de Charlieu…), le point de
départ fixé dès le mois de juin et une distinction à la mode avignonnaise entre in et off n'aident pas à s'y retrouver. Partant du 4 juillet, mentionnons ce qui
paraît être des points significatifs. La Maîtrise de la Loire et l'Ensemble d'Urfé s'attachent au paysage funèbre et triomphal du classico-baroque (Carissimi en
Italie, Charpentier en France). La soprano Donna Brown et le pianiste Philippe Cassard parcourent les lieder et mélodies de Mozart, Schubert, Debussy et Head. L'Italie baroque de Cavalieri est aussi honorée par Le
Poème Harmonique (V.Dumestre) pour les Lamentations. Le chef Mark Foster redevient pianiste dans Bach, Chopin, Liszt et Brahms. Le Trio Gwenael Bihan unit flûte, théorbe et viole de gambe pour la musique française
et italienne du début XVIIIe. Le Quatuor Mélisande parcourt Mozart, Haydn et Schubert. Les Solistes de Lyon(B.Têtu) mêlent Berlioz, Chausson, Caplet,
Holst et Britten. Le Symphonique de Saint-Etienne (avec son nouveau chef, Laurent Campellone, et la pianiste Cristina Ortiz, jouent à cinq reprises la 5e et le 4e concerto de Beethoven…
T. 04 77 38 27 07 FETES DE SAVOIE Généraliste - Rh.A-est – 73 - 400 à 1800m 27 concerts du 11/7 au 12/8 De la plaine aux sommets du bord de fleuve à celui des lacs, des bourgs et villages aux stations, la fête est toutes périodes entre Moyen-Age et XXe. Un
point fixe autour de J.S.Bach, toujours honoré par le claveciniste-fondateur (Georges Kiss joue avec le violoncelliste Gauthier Capuçon), et cela résonne
de Magnificat en Offrande Musicale, de Brandebourgeois en motets ( Arte Resoluta, Ensemble Vocal du Maine, Musica Poetica, de A.Augustin…). Au
territoire mozartien, Requiem et des musiques de chambre, dont le Quintette avec clarinette (Solistes de Mainz). Les Russes sont présents par le temps des
chants traditionnels (Ensemble Sharomov), le Groupe des Cinq, Pierre et le Loup, et de nombreux intervenants symphoniques (Orchestre de Rostov, dir.
Andrei Galanov). Côté baroqueux, le Seminorio de Gérard Lesne (anglais et italiens au programme),les Hautbois du Roy, A Sei Voci (pour les rares "Amours de Ronsard", de A.de Bertrand), et en médiéval-renaissant,
Armonico Incanto. T. 0800 2004 73 GUIL DURANCE Chambre XVe au XXe - PACA alpes-nord - 05 - 1000 à 1900m 23 fois du 16/07 au 12/08
Toujours alpin, mais avec une coloration méridionale qui ne trompe pas, un festival très itinérant aussi en époques. On commence même cette année par le médiéval (Livre Vermeil, Cantigas) avec le Dia Psalmata.
On continue avec une générosité fort baroque anglais ou italien (si proche, de l'autre côté des crêtes à l'est…), grâce au Seminario Musicale et Gérard Lesne (Purcell, Frescobaldi,
Monteverdi), et en-France par la médiation des Hautbois du roy (Lully, Campra, Couperin), du Liguria Ensemble ou du Concert Impromptu (Lully, Marais, Rameau), d'un duo Georges Kiss/Gauthier Capuçon (J.S.Bach,
également honoré en Offrande Musicale par Arte Resoluta et l'Ensemble Vocal du Maine). Le Quatuor Festetics honore ses dieux en musique (Haydn, Schubert, Mozart, Beethoven), le Trio Wanderer va de Haydn en
Chostakovitch, le pianiste Alexandre Paley travaille Schumann et Liszt puis – avec le Quatuor Appleman – Bach, Mozart et Dvorak. L'Orchestre de Rostov, le Chœur Dvorak de Zlin sont là pour XIXe et XXe, Europe Centrale
et orientale. Et les jeunes issus des concours sont encouragés, ainsi le pianiste Fabien Parisato. T.: 04 92 45 03 71 Ph. : Trio Wanderer©DR
LABEAUME Généraliste - Rh.A.sud – 07 - 200m. 12 fois entre 15/7 et 20/8
Rassurez-vous , la Beaume est toujours là, même si les anciens disent qu'elle perd de l'eau chaque année( canicule ou pas). Les rochers et les maisons ne
bougent pas. Tout cela s'appelle "un village de caractères", auquel le festival d'été – désormais prolongé en une saison des "Quartiers d'hiver" - donne sa
couleur sérieuse mais conviviale et décontractée. Cette année encore, on promène de sans âge et de XVIe en XXe, avec orchestre symphonique (le Dohnanyi de Budapest, dir. Gabor Hollerung, pour une promenade "Nouveau
Monde", et donc la 9e de Dvorak, Ives et Anderson), ensembles de chambre à géométrie et couleurs très variables, et soliste (le guitariste Emmanuel
Rossfelder). Il Seminario Musicale et Gérard Lesne célèbrent la Solitude de Prucell et les Italiens. Le Trio Rachmaninov jouent leur saint patron, Glinka et le sublime op.50 de Tchaikovski. A Sei Voci
(B.Fabre-Garrus) chante les Amours ronsardiennes de A.de Bertrand, le Neapolis évidemment napolitain s'enivre de villanelles et tarentelles du XVIe au XVIIIe, le Chœur de la
Havane Entrevoces entremêle populaire et sacré d'Amérique Centrale et du Sud. Le Cancionero vous entraîne en concert itinérant, bord de rivière et base
de garrigue. On commence par Mozart (le concerto de clarinette transcrit pour quatuor, les jeunes femmes du Psophos et Bernard Yannotta), Schubert (le 13e) et Ohana (le 3e
). On finit par Chopin, piano soliste (Mikhaïl Rudy) et adaptation pour quatuor et piano (les Gaudi, Rudy) du 1er concerto.
T. 04 75 39 79 86 /
http://www.labeaume-festival.orgLUBERON Quatuor for ever - PACA-nord
– 13 - 200m 28 fois entre 7/7 et 5/9 29e édition, et la pérennité de la jeunesse exigeante : la rigueur du quatuor à cordes
est le laboratoire de toujours, et voilà un festival qui ne doit rien à la médiatisation du vite-fait/bien-fait, plutôt tapenade que caviar si on parle nourritures terrestres ou maritimes…
En dix quatuors deux ou trois fois par session, et cinq lieux très provençaux, le spectre sonore des origines (Haydn) à nos jours ( Dutilleux, Kalivoda ?) est balayé. Les Tchèques (Talich,
Stamic) honorent évidemment Dvorak et Janacek mais aussi Mozart et même Debussy, les Hongrois (Takacs) Bartok et aussi Beethoven et Dvorak, les Allemands (Leipzig) restent en Beethoven,
Brahms et Berg, les Français (Fauré, Castagneri) cultivent Ravel et Dutilleux, mais aussi Haydn, Beethoven et Mendelssohn, les Américains (Fine Arts)
sont en Russie, Allemagne et Norvège (devinez qui)… En cumulant les concerts, on peut entendre un tiers d'une intégrale beethovénienne (dont
l'op.130, versions habituelle et originale). Les plaisantins ajouteront qu'on peut avoir l'intégrale des Debussy et Ravel en deux fois un tiers de programme. Et
caetera. De toute façon et comme de coutume le jeu de miroirs est passionnant et enrichissant par la comparaison des styles d'interprétation.
T. 04 90 75 89 60 /
www.festival-quatuors-luberon.com Ph.: Fine Arts ©DR MONTPELLIER / RADIO FRANCE Super-généraliste - Languedoc,centre – 34 - 30m
Une 100aine de fois entre 11 et 31/07 Le principe, "le cœur et la raison" du patron, René Koering, vont "à la découverte
d'œuvres et de chefs-d'œuvre peu connus" Et spécialement dans le domaine lyrique. Voici donc en 2004 : un Paisiello, ce mal-aimé venu trop tôt avant Rossini et son éponyme Barbier de Séville.
Il Re Theodoro in Venezia fut au contraire, dans les années 1780, un succès européen, et la caution admirative de Mozart – qui, on ne le sait pas assez,
avait la dent très dure pour ses rivaux – est des plus engageantes. Le finale du 1er acte de ce Theodoro semble annoncer les glorieux finales des Noces ou de
Cosi. Et Hans-Werner Henze en a fait une révision orchestrale.(Orch. de Montpellier, dir. Enrique Mazzola). En remontant vers le XVIIe, songeons à
L'Empio Punito, dont on aura compris qu'il s'agit d'un homme à femmes sorti de Tirso de Molina, adapté en livret par Filippo Acciauluolo et pour le
compositeur Alessandro Melani. Toutes les frasques de l'Empio seront Punies d'Enfer, et les victimes se marieront : dramma giocosissimo? (Les Talens Lyriques de Christophe Rousset). Le voisin de Melani est Alessandro
Scarlatti, pour une Giuditta (Judith) conduite par Rinaldo Alessandrini et son Concerto Italiano. Plus tard, une absolue curiosité au milieu du XIXe : les trois
oratorios de Pietro Raimondi (Putifar, Giuseppe, Giacobbe), colossale partition de 1m20, avec une fugue à 62 voix qui "empêcha Liszt de dormir pendant quelques mois", et "un prodige d'écriture et de combinatoire tant
sonore que textuelle" qui nécessitera 2 orchestres, un chœur et … trois chefs. A côté de ces orgies, Rita de Donizetti paraît presque sage, même en écho du Concerto-Soirée d'un Nino Rota pour un moment défellinisé.
Etait-il plus navigateur que compositeur ? Antoine Mariotte, comme Albert Roussel, choisit la musique, mais il s'engagea dans un Trafalgar qu'il perdit
contre Richard Strauss : la Salomé qu'il écrivit d'après Oscar Wilde sombra en 1908 (à Lyon!) pour des raisons de copyright. On pourra juger de ses
mérites grâce à Nora Gubisch, Laurent Naouri et la direction de Friedemann Layer. A propos de Richard, voici L'Ombre de l'Ane, écrit en 1947 pour les
petits-enfants du compositeur. Et pour le dictionnaire des dynasties Strauss, côté Johann (aîné), le Baron Tzigane ressurgit sous la direction d'Armin Jordan.
Le piano, privilégié à Montpellier, est à nouveau fort présent dans des concerts de 18h (Bellucci, Steuermann, Paik, Paley, Bessette…) et avec Evgeny Kissin
(soliste pour Chopin, bien sûr, et aussi Medtner et Stravinsky; puis partenaire du violoncelliste Alexander Kniazev dans Brahms, Rachmaninov et Chostakovitch). Il est parodique avec Dimitri Naiditch, qui
s'amuse avec le violoniste Pierre Amoyal et le clown Howard Buten. Il est double avec Katia et Marielle Labèque, forte avec Andreas Staier (3e de Beethoven, et Emmanuel Krivine qui dirige aussi la 4e
symphonie de Onslow).Il accompagne (Giovanni Bellucci) Magdalena Kozena dans les airs de Mozart (dont le sublime K.505, "pour Mlle Storace et moi", avouait
Amadeus…). Il est "instrument de chaudronnier", donc clavecin-ancêtre avec Olivier Beaumont qui joue 14 sonates inédites (mais oui !) de Scarlatti. Sans
oublier, avec ou sans piano, 17 concerts de musique de chambre en géométrie variable, où les partitions contemporaines ne sont pas oubliées (Ligeti par le
Quatuor Mandelring, Berio et Dusapin par Sonia Wieder-Atherton, Mike Mower par Emmanuel Pahud…). T. 04 67 02 02 01 / Ph.: Evgeny Kissin ©DR
MESSIAEN AU PAYS DE LA MEIJE Messiaen aux Amériques - PACA-nord
- 05,38 - 1400m 12 fois du 23/7 au 01/08 En Utah, les States ont baptisé du nom de Messiaen une de leurs montagnes : cette manière de statufier le
compositeur "des canyons aux étoiles" recentre l'édition 2004 sous la Meije. La partition américaine du Maître des oiseaux est interprétée par Marek Janowski (et J.F.Heisser, Orch.Poitou-Charentes),
elle précède les Visions de l'Amen (Claire Désert, Florent Boffard), la Pièce pour piano et quatuor (Quatuor Meije), Harawi (Salomé Haller, Jay Gottlieb) et Thème et Variations ( Noel Lee, Gérard Poulet),
toutes pièces succédant au Livre du Sacrement pour orgue par Olivier Latry. Les compositeurs américains sont évidemment très présents : Crumb (Mikrokosmos, par Toros Can), Carter, Cage (Ophelia y est enfermée avec
les oiseaux), Schober, Reich, Ives, Copland, et le Canadien Tremblay (création en France) ou Levinson. Sans compter le sud des Amériques et le Sextuor mystique de Villa-Lobos. De la station terminale du téléférique,
aperçoit-on nocturnement les canyons en dessous des étoiles? T. 06 76 67 31 44 /
www.festival-messiaen.com Ph. : ©DD
MONTSAPEY (Arts Jaillissants) Généraliste - Rh.A-centre – 73 - 800 à 1300m
4 fois entre 10 et 25/07 Il est beaucoup question de vent dans ce festival qui cultive la nature et même l'expose ("Grandeur
Nature"), sous le regard de 12 artistes qui célèbrent un 12e anniversaire en soufflant 12 bougies (parmi eux, Monory, Cueco, Moninot…). On ouvre en suivant l'homme aux semelles de vent,
célébration rimbaldienne aux accents ravéliens, debussystes et janacekiens par Marie-Christine Barrault et le Quatuor Ludwig. Le Quintette (à vents) Moraguès joue en Europe
Centrale : Mozart, Hummel, Dvorak et Farkas). L'OPS (dir. Graziella Contratto) chante dans son arbre généalogique avec une Pastorale d'été d'Honegger, et s'arrête sur image beethovénienne en 1806, avec la 4e
Symphonie et le concerto pour violon (J.M.Philips). L'altiste Gérard Caussé entraîne son Orchestre de chambre Toulousain vers le romantisme de Mendelssohn, Schumann et Liszt. Environnement d'alpages,
randonnées pré-concerts, parcours aux flambeaux et herborisation rousseauiste garanties et à volonté. T. 04 79 36 29 24
Ph. : Marie-Christine Barrault©DR MONTS DE LA MADELEINE
Généraliste/familier - Rh.A-nord-ouest – 42 - 300 à 800m 25 fois entre 23/07 et 08/08
Un petit festival au large territoire des Hauts de Loire et d'Allier, et des formules conviviales comme ces 22 "récitals chez l'habitant". Cette association
d'associations se regroupe en quintette à vents (Pentatête) et de cuivres (Abracadabrass), quatuor de sax (Vice et Versax), Trios (de Bohème, Ebène
et Palissandre), Ensemble de cordes et Orchestre (dir.Samuel Jean) et piano (Elisa Bellanger, Nadia Nagroski, Fabrice Reboutot, Ayano Shimada). Répertoire très étendu, du classique, romantique et moderne au jazz,
nombreuses cartes blanches aux organisateurs qui mettent la main au clavier ou au chevalet, stages de formation, animations et concerts pour enfants. MUSICALES DE CHARLIEU
Généraliste - Rh.A-nord-ouest – 42 - 300m 7 fois entre 01/7 et 10/07 En ce haut-lieu du roman (Charlieu) et du gothique (La Bénisson-Dieu), et
sous le patronage de la clarinettiste Béatrice Berne (qui œuvre en soliste ou animatrice pour 4 des 7 concerts), un éclectisme de formules et de styles. Le
Concert des Muses (violes de gambe) répond au Labyrinthe (Toni Ramon, Espagne XVIe et XVIIe), l'Orchestre de chambre (Auvergne, dir. Arien van
Beek) précède le Symphonique (CNR Lyon, dir. Roger Germser), et le récital piano (Laurent Martin) et clarinette (B.Berne) célèbre les romantismes français et américain. T. 04 77 60 12 42 NUITS DE FOURVIERE Généraliste - Rh.A-centre – 69 - 250m 3 fois entre 06/07 et 19/07 Grand Orchestre : le San Francisco Youth Orchestra ( dir. E.Outwater) célèbre le néo-romantisme du concerto de Grieg (avec Mikhaïl Rudy) puis
américanise chez Copland et le tout récent Tan Dun (Orchestra Xun). L'ONL espagnolise (dir. Pedro Halffter) dans Falla , Rimsky-Korsakov, et Ravel (Rhapsodie espagnole, puis rappelez-moi le titre de cette œuvre, ça
commence par B et se termine par O…) Enfin Barbara Hendricks prend le relais (avec l'Orchestre de Lille, dir. Ivo Lipanovic) pour des airs d'opéra du côté de chez Mozart, Tchaikovski, Bizet et Puccini. T. 04 72 32 00 00 / www.nuitsdefourviere.frORANGE / CHOREGIES Total-Lyrique - PACA-nord – 84 - 100m 9 fois entre 10/07 et 07/08 Le lieu est impavidement fier et romain, la formule se pérennise entre opéra et symphonique ou voix accompagnée. En 2004, le double soutènement est
italien et français. De Verdi, voici Nabucco qui en 1842 consacra la gloire du "jeune"Verdi, lui ouvrit la carrière et symbolisa par le Va Pensiero l'initiale
célébration du peuple italien esclave (l'hymne a beaucoup été détourné ensuite, suivez mon regard en Terre Nationale d'Orange), avant que V.E.R.D.I ne devienne symbole de libération sur les murs de la péninsule.
Pinchas Steinberg dirige la Suisse Romande, Susan Neves (Abigaille), Béatrice Uria-Monzon (Fenena), Lado Atanelle (Nabucco) et les mases chorales du Midi, Charles Roubaud met en scène le tumultueux kaléidoscope.
D'en-France, l'immortelle Carmen et la pensée de Bizet seront exaltées par Béatrice Uria-Monzon et Roberto Alagna (Don José), Myung-Whun Chung
à la tête du Philharmonique de Radio-France, et les savoureuses mais parfois incontrôlées mises en dramma gioccoso de Jérôme Savary. Barbara Hendricks et Ludovic Tézier dirigés par Marco Guidarini (Philhar de Nice)
vont d'extraits mozartiens en citations de Tchaikovsi, Verdi et Bizet ; Nathlaie Dessay vocalise sublime (Stéphane Denève, Orch de Bordeaux) entre bel-canto et XIXe français. Et M-W Chung remonte au pupitre du
Radio-France pour la 3e avec orgue de Saint-Saëns et accompagner Maxim Vengerov dans le 2e de Britten et la Tzigane de Ravel.
T. 04 90 34 24 24 /
www.choregies.asso.frROQUE D'ANTHERON Clavier(s) - XVIIe à XXe - PACA-nord – 13
90 fois entre 22/07 et 24/08 Une fois les formules superlatives épuisées, on dira seulement: ben oui, quoi, c'est La Roque!
Ou, plus branché: d'Anthéron, 24 ! Ce festival international, célébrissime, demandé par les artistes qui s'y font consacrer, par le public qui vient et revient, n'est d'ailleurs pas celui du seul piano.
Le clavier n'y est certes pas celui du clavicorde ou de l'épinette, sans parler du piano-forte dont les sonorités subtiles trouveraient pourtant leur place sous les arbres ou les voûtes les plus secrets
(tiens, un manque?). Mais le clavecin est ici depuis longtemps présent. Demandez à une nouvelle venue, "Suédoise aux origines turques et parlant
français", Carole Cerasi, qui jouera Scarlatti, puis Seixas, Blasco de Nebra et même Albeniz. Ou à Kenneth Weiss, l'Américain parisianisé, qui interprète les Lacrymae
de Dowland, Frescobaldi et le J.S.Bach du Concerto Italien. Et à Blandine Rannou, qui marche avec les Scythes de Nicolas-Pancrace Royer
et regarde vers ses voisins Duphly et Forqueray. Ou au Hollandais Skip Sempé qui réexplore Froberger et Couperin. Ici on baroquise à plusieurs, en
J.S.Bach avec l'Ensemble des frères Hantaï et leur Concert Français. Mais enfin, piano, piano, piano! C'est pour cela que les arbres du parc de Florans ont été plantés, de toute éternité…
Et alors, comme on dirait chez Don Giovanni, che abondanza! che eleganza! che piatto saporito! Ainsi, La Roque est glorieuse de ses intégrales. En 2004,
celle du Clavier Bien Tempéré. Au clavecin ? Point ! au piano que rêva peut-être J.S.Bach, et ici par Andreï Vieru. Le pain quotidien, s'extasiait Schumann qui recommandait d'en jouer tous les matins du monde. Donc,
l'intégrale de l'auteur génial de la Fantaisie. Ca commence aux Variations Abegg (op.1), ça termine aux Chants de l'Aube (op. 133) (Et les Variations
op.134 sur le thème des Esprits, ce bavardage stagnant et morne dans l'enclos de la folie : pas assez public pour le public roqueux ? Dommage, cette
omission ultime…). La jeune école française de piano s'y attache: C.Désert, F.F.Guy, Ph. Bianconi, J.Efflam Bavouzet, Emm.Strosser, M.Jo Jude, N.Angelich. Il y faut 13 concerts sur 4 jours. D'ampleur plus modeste, mais
d'une lumière si unique, l'intégrale de Schubert pour 4 mains, par les poètes romantiques du clavier, Jean-Claude Pennetier et Christian Ivaldi (5
concerts sur 5 jours). Côté versification, penser aux Harmonies Poétiques et Religieuses de Liszt d'après l'auteur du Lac (2 concerts par François-Frédéric Guy).
On peut prendre autrement la liste. Par la dominante des Russes: le pédagogue discret Vladimir Krainev auquel est rendu un hommage-découverte (pour nous, en France). Arcadi Volodos (Beethoven, Schumann, Liszt), Alexei
Nabiouline (Mozart, Schubert, Liszt), Nikolaï Luganski (Beethoven, Scriabine ; puis avec le violoncelliste Alexei Kniazev) ; Grigori Sokolov (Bach,
Beethoven) ; Boris Berezovski (Rachmaminov, encore une intégrale, celle des Préludes)…Et la Géorgienne Elisso Virsaladze (Schubert, Prokofiev).
Songer aux Nuits, celle de Chopin (avec Yu Kosuge, Shani Diluka et Katia Skanavi). Visiter les pianistes qui osent le panachage glorieux, tel
Jean-François Heisser qui fait suivre l'immense Sonate de Liszt par une sonate de Philippe Manoury, La Ville. Et qui tient sa place au clavier dans le Messiaen très West States
Des Canyions aux Etoiles. Revenir aux sonorités rares, comme celles de Dezsö Ranki dans Haydn et Schubert. Aux solidités des aînés: Stephen Kovacevich dans le testament des 3 ultimes sonates de
Beethoven. Aux audaces des petits jeunes, que La Roque s'enorgueillit de "lancer". A vous de découvrir la suite et le reste…
T. 04 42 50 51 15 /
www.festival-piano.com Ph. : Dezsö Ranki ©DR SAINT-DONAT
Bach,Bach,Bach - Rh.A.sud – 26 - 300m 12 fois entre 24/7 et 6/8 Bach, oui: et Marie-Claire Alain, la déesse tutélaire qui veille de son orgue sur
les destinées de cette 43e édition n'y contredira pas, elle qui joue au cœur de l'ensemble des extraits de l'Art de la Fugue en même temps que Buxtehude.
J.S.B. est aussi au programme (avec Albinoni, Buxtehude, Viviani et Walther) de l'orgue (Dominique Joubert) et trompette (Christian Breillet). Et encore dans la transcription de la 4e
Suite/violoncelle au théorbe, en compagnie de Piccinini et Robert de Visée, par Pascal Montheillet. En gloire programmatique dans la Passion selon Saint-Jean et deux cantates, par l'Ensemble choral et
instrumental de Bruxelles que dirige Jacques Vanherenthals. De tout cela, le musicologue-romancier Gilles Cantagrel parlera en conférence, d'après son livre "La Rencontre de Lübeck" qui imagine le duel du blanc-bec
Johann-Sebastian et du génial aîné Buxtehude… Mais il y aura aussi, pour l'anniversaire de Charpentier, Le Banquet Vernet. Et le côté européen (Purcell, Rameau, Charpentier) des Folies Françoises que dirige Patrick
Cohen-Akenine avec la voix et les gestes (en arrière-plan un rien foldingue de Patricia Petibon). Et d'autres folies tout aussi françoises que vivra
Saint-Donat pendant la Nuit du Roi-Soleil. Sans oublier les clins d'oreille parfaitement musicaux du Concert Impromptu qui itinère de Lully et Marais en Bizet et Satie. T. 04 75 45 10 29 SAINT GUILHEM LE DESERT Ancien et baroque - Languedoc-nord – 34 - 200m 6 fois du 01/07 au 10/07 En 2004, Saint Gérard Lesne est le Patron-Abbé du village-au-désert. Austère ? Pas tant que cela. Pudique, ça oui. Sa carte blanche est généreuse
avec les siens (de Seminario Musicale à une certaine Brigitte Lesne et son Discantus, pour célébrer l'étape médiévale vers Compostelle). Ainsi Bruno
Cocset le violoncelliste initial et actuel de l'Ensemble est-il mis en soliste pour les Suites BWV 1007, 1009 et 1011 de J.S.Bach. L'intériorité française –
domaine privilégié de Gérard Lesne – partage cette fois (Charpentier, Couperin…) les territoires avec une insulaire incursion dans le domaine poétique de Purcell, sous l'invocation de sa "Solitude, mon plus doux choix".
Et surtout les Italiens sont à l'honneur : Frescobaldi, Carissimi, Monteverdi, Cavalli, Gabrieli puis Pergolese, A.Scarlatti et Vivaldi, sous les thèmes du Salve Regina et du Veni Sancte Spiritus. T. 04 67 60 69 22 / SAINT AGREVE Mini-généraliste - Rh.A sud-ouest – 07 - 1000m 6 fois entre 17/7 et 7/8 Le cadre est somptueux, à la Grange de Clavière : sous le vaisseau de bois et entre les assises de pierre volcanique, une programmation éclectique initiée par
le fondateur-musicien Paull Boucher. Trois duos: mezzo (Gweneth-Ann Jeffers) et piano (Simon Lepper), de Verdi à Gershwin et Messiaen; violon (Dominique Plancade) et violon (Nemanja Radulovic) de Vitali à Bartok via
Schubert; violoncelle (Isabelle Exbrayat, une enfant des hauts-plateaux vivarais) et piano (Jung-Sun Yoon) , dans Beethoven, Schumann et Piazzola. Et le Quintette de cuivres Groves Brass, de la Renaissance allemande à
Lutoslawski et Berio. T. 04 75 30 22 43 |