"Le diable, la cigogne et le petit lapin" 1914-1918 les aviateurs inventent une héraldique nouvelle "Tels les emblèmes parlants aux écus des
chevaliers, les insignes rutilent aux flancs des fuselages. D'or, d'argent, d'azur, de gueules, de sinople ou de sable, toute une héraldique ingénue est née de l'aviation héroïque et fantasque"
(Marcel Jeanjean, Sous les cocardes, 1918)Durant la Grande Guerre, les aviateurs militaires ont créé par dizaines des figures géométriques, animales, humaines ou imaginaires, dont ils ont marqué leurs
aéronefs, avant de s'y identifier, eux-mêmes et leurs unités. La cigogne, en qui se reconnaissent plusieurs escadrilles, et d'abord celles de Guynemer et de Fonck, est le plus bel
exemple d'une image qui résume à elle seule toute l'histoire et le prestige d'une unité. 
Ce répertoire de motifs colorés, où s'expriment en toute liberté l'état d'esprit et la fantaisie des aviateurs, se fait aussi le reflet de l'illustration ou de l'imagerie publicitaire de l'époque.
Quand n'interviennent pas directement des artistes comme Sem, Steinlen, Cappiello ou Marcel Jeanjean, les membres de l'escadrille s'inspirent du
bestiaire créé par un dessinateur aussi populaire que Benjamin Rabier ou empruntent aux affiches de ce début de siècle les chats, pierrots et autres diables qui les peuplent.  Sur ce modèle français, les formations aéronautiques des autres pays engagés dans les combats de la Grande Guerre se créent,
elles aussi, des marques de reconnaissance. Très vite sortis du monde militaire, les motifs des insignes aéronautiques se font aussi le support de l'image de marque de sociétés
civiles, au premier rang desquelles les constructeurs automobiles Hispano-Suiza et Ferrari. Un exceptionnel ensemble de toiles d'avion peintes, d'insignes métalliques, de fanions,
de dessins originaux et de photographies de la Première Guerre mondiale sera réuni à l'Hôtel de ville de Paris pour évoquer la naissance d'une tradition bien vivante dans l'armée de l'air d'aujourd'hui.
Deux publications du Service historique de l'armée de l'air accompagneront cette manifestation. Un ouvrage de référence, intitulé Les escadrilles de
l'aéronautique militaire française, 1912-1920: symbolique et histoire, présentera, sur 600 pages largement illustrées de photographies et de dessins,
chacune des 350 unités créées jusqu'en 1919 et leurs insignes, tandis qu'une brochure de 72 pages reprendra le propos de l'exposition, reproduisant une partie des pièces présentées. "Le diable, la cigogne et le petit lapin" 1914-1918 les aviateurs inventent une héraldique nouvelle Exposition présentée par le Service Historique de l'Armée de l'Air
Hôtel de ville de Paris, salle des Tapisseries - Entrée libre 06/11 au 24/11/ 2004, du lundi au samedi, 10 H – 18 H 30, ouvert le 11/11/2004 Renseignements et visites de groupes : 01 41 93 21 74Ph. : ©DR
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