Jacques Truphemus Par Gallia Valette Pilenko Ceux qui apprécient la peinture doivent se réjouir de l'initiative du Musée Paul Dini de Villefranche-sur-Saône. En effet, il propose une rétrospective du peintre Jacques
Truphémus qui balaie 50 ans de créations de l'artiste lyonnais né en 1922. Intitulée "Jacques Truphémus, un peintre de l'intime", elle trace l'itinéraire d'un peintre qui a affiné sa technique au fil des années. Une
technique éprouvée qui travaille la couleur, des nuances de gris, des blancs transparents et plus tard, dans les dernières années, des flambées d'orange, de rouge qui irradient la toile. Comme l'écrit son ami Louis
Calaferte dans le catalogue L'œuvre de Truphémus ne bondit pas vers le spectateur. Elle est immobile. Elle attend. Elle ne va pas, on va vers elle". Sa peinture happe le spectateur, l'installe dans une douce mélancolie
comme ces silhouettes furtives qui hantent certains tableaux, notamment la série "Lyon et les cafés". Ou celles de son atelier, évanescentes, à la limite de l'abstraction. Atelier où il revient toujours pour vérifier la
lumière, et qui fut en son temps celui d'un autre peintre lyonnais, Etienne Morillon. L'exposition, installée au premier étage du musée, se découpe en huit sections, thèmes de prédilection de l'artiste admirateur de
Bonnard. Le visiteur peut aisément voir la progression du peintre dans son approche de la couleur et de la matière, des toiles académiques de ses débuts comme ce portrait de sa femme, "Aimée à la guitare" peint en 1951,
aux dernières natures mortes réalisées en 2004, totalement libres. À l'image des pastels, qui montrent une science consommée du support et de la matière, translucides et envoûtants. Jusqu'au 19/03/ 2006
. Musée Paul Dini / Villefranche-sur-Saône (69) |