*** L'Iceberg Réalisateurs: Fiona Gordon, Dominique Abel, Bruno Romy (Belgique)
Meilleur Film – Meilleure Actrice (Kiev 2005) Par Christian Delvoye.  Fiona dirige un fast-food dans une banlieue grise, habite un pavillon avec
son mari et ses enfants, en cinq mots, tout va bien pour elle, désespérément bien jusqu'au jour où elle se retrouve enfermée dans la chambre froide et y passe la nuit. Elle en sortira changée,
dotée d'un amour immodéré pour le froid et la glace! Et elle se met à rêver d'un formidable et très blanc iceberg! N'y tenant plus,
elle part à sa recherche, abandonnant tout, mari, enfants, boulot et maison. Pénétrant un univers dont elle pouvait difficilement soupçonner l'existence
derrière son comptoir, Fiona va nous emmener dans un monde de folie douce et salutaire afin d'assouvir sa passion pour les très gros glaçons. Premier long
métrage réalisé par deux metteurs en scène de théâtre, Fiona Gordon, australo-canadienne et Dominique Abel, ardennais belge, vivant tous deux à
Bruxelles et Bruno Rony, qui aide les deux précédents quand ils font un film. "L'Iceberg" fait partie de ces films atypiques venu du Bénélux, parmi lesquels
me viennent à l'esprit les films du Néerlandais Alex van Warmerdam: "Abel" (1986), "Les Habitants" (1992) ou "La Robe" (1996), chantres d'un théâtre
burlesque pour les passionnés de Buster Keaton ou de Takeshi Kitano, qui contrairement à l'image vernie qu'on a de lui en France, est un sacré rigolo,
plus connu chez lui pour ses pitreries que pour ses yakuzas-mélancolies. Les réalisateurs ont sans doute mis dans ce film toutes les idées tordues leur ayant
un jour traversé l'esprit, idées fédérées par un scénario ayant reçu toute leur attention. Mais la force reste le visuel, la pure sollicitation des yeux. "L'Iceberg
" relève le défi risqué de mêler le réalisme et ses contraires, avec le souci permanent, primordial en humour, de rester crédible à l'intérieur du monde mis en place. Venu du théâtre, Fiona Gordon et Dominique Abel
signent ici un premier long métrage dénotant dans la grisaille du cinéma de comédie actuel par l'originalité de son humour, où se glissent imaginaire,
surréalisme, ainsi que les influences les plus diverses, Keaton, Kafka, Beckett, Magritte, Lewis Caroll... Le film n'est pas un conte de fées, Mais il y a de
l'espoir, de l'humour, un peu pince-sans-rire mais jamais cynique. A ne pas rater!
****Coup de Folie ***Coup de Cœur **Coup d'œil *Coup de Pied Photo : Fiona Gordon et Dominique Abel (c) Service Presse |