an "neuf" 59 69 79

Georges Daru

 par Elisabeth Hamon

Qui, dans les années 60-70, n'a pas connu Georges Daru?
Maître imprimeur, humaniste érudit, il a entre autres travaillé avec l'éditeur Francis Deswarte.
Il a crée entre 1953 et 1986, 32 cartes de vœux. Auteur du texte, de la mise en page et souvent de l'illustration, c'était toujours un grand bonheur de les recevoir.
Exposées à Lure en 1985, à Lyon 1986-1987, à Ambert en 1987-1988, ces cartes de vœux originales ont été offertes par Georges Daru au Musée Alice Taverne* pour la section "arts graphiques".
Georges Daru vit entre Caluire et Croix Rousse, avec un peu de chance vous pourrez le rencontrer chez Daniel Ancel, le cuisinier-artiste, de la rue Villeneuve. 

* Musée Alice Taverne – 42820 Ambierle - Tel: 04 77 65 60 99

si
vous rencontrez la joie
que ce soit point
par hasard

si
vous rencontrez la peine,
qu'elle ait du moins un sens
pour vous

et si
vous rencontrez la beauté,
que le temps ne vous
détourne pas d'elle

georges daru 1959

 s'il est mort le soleil
 puissiez-vous quelquefois refuser de
 le croire. froid déchu sombre aveugle
 il se pourrait encore qu'on s'obstine
 à en vivre. Georges daru janvier 69

Si nous créons pour nous survivre, nous nous trompons. Il ne restera rien de nos travaux. La durée probable que nous attribuons par une allégresse nécessaire à ce que nous créons est dérisoire par rapport à la durée de l'univers, où le passage de l'homme n'aura été qu'un épisode fugitif. La seule importance est à découvrir au cœur de notre vie, et dans la façon dont on nous essayons de vivre. Si nous ne créons pas pour dire quelque chose à quelqu'un (et parfois pour crier quelque chose à quelqu'un qui ne veut pas entendre) nous ne créons plus que pour répondre à une fonction programmée en nous, qui nous tient lieu de justification, et au besoin, de morale. Nous ne sommes plus alors que des sujets obéissants à la loi. Mais les pouvoirs s'effondrent, et leurs lois avec eux. Nos œuvres ne nous remplaceront pas auprès de ceux qui nous auront aimés. Mais si nous avons œuvré pour leur signifier ce qui nous dépasse, il leur restera peut-être une vision de ce que nous aurons tenté de leur montrer, maladroitement, avec la conscience toujours vive d'avoir échoué dans un dessein trop ambitieux.
(Giorgio Linario, lettre à Benvenuto Cellini, mai 1559) 

et les vœux de georges daru, janvier 1979