Depuis un mois on sait le nom du nouveau directeur du Théâtre des Célestins. En fait de directeur, il s'agit d'une direction bicéphale avec
Claudia Stavisky à l'artistique et Gérard Deniaux à l'administratif. Une belle victoire pour cette femme d'origine russe puisque les femmes ne sont pas légion à la tête des théâtres. Ces
deux-là se connaissent depuis très longtemps et sont amis à la scène comme à la ville. L'une, née à Buenos Aires est en France depuis 25 ans. Avant d'être nommée à la tête du théâtre qui
totalise le plus grand nombre d'abonnés en Europe elle co-dirigeait la comédie de Reims tout en montant des projets divers à droite et à gauche. Elle a travaillé notamment avec Vitez, Peter Brook, Jérôme Savary,
Stuart Seide pour ne citer que les plus célèbres. Cette grande femme distinguée ne s'est pas cantonnée au théâtre dans les salles puisqu'elle a réalisé
des émissions de radio pour Radio France internationale, animé des ateliers d'alphabétisation à Fresnes et dans les foyers de travailleurs immigrés. On la
connaît à Lyon pour sa mise en scène de l'Opéra de Nino Rota, "un chapeau de paille d'Italie" monté la saison dernière à l'Opéra National de Lyon, pour sa
mise en scène d'Electre de Sophocle pour la promotion 98 des élèves de l'ENSATT. Quant à Gérard Deniaux, outre les cours qu'il donne dans diverses
universités de France et ses différentes missions de consultant, il a été administrateur général du festival d'Avignon de 1990 à 1999. Pour en savoir plus sur leurs projets nous les avons rencontrés.
Pourquoi venir à Lyon ?
Claudia Stavisky : c'est un carrefour culturel extraordinaire. La vie culturelle y est intense et diversifiée. De plus je connais la ville pour y avoir mis en scène.
ça m'a permis de rencontrer le public lyonnais, de participer à cette vie culturelle. Et puis le théâtre des Célestins est beau, par son architecture et son histoire.
Justement parlons en de son histoire. ça ne vous fait pas peur ?
C.S. : chaque théâtre est une situation particulière. celui-là ne l'est pas plus que
d'autres. C'est un challenge formidable de l'amener plus loin. Vous savez, on s'habitue très vite à ce qui est bon. De toute façon le but d'une programmation
n'est pas de se faire plaisir mais de faire plaisir à tous les publics.
Gérard Deniaux : On va répondre à l'attente du public et le faire progresser
(cela dit sans prétention). Il y a un travail d'action culturelle à fournir.
Dans quelle direction allez vous monter votre programmation pour la saison 2000/2001 ?
C.S. : Dans le sens de l'excellence. On veut contenter tous les publics et tenter de leur montrer ce qui ce fait de mieux en France et en Europe. L'éventail sera le plus large possible, tout en respectant la tradition.
Qu'est-ce que le bon théâtre pour vous ?
C.S. et G.D : le bon théâtre, c'est de bons auteurs, de bons comédiens, de bonnes distributions (au sens équilibrées).
Avez vous d'autres projets ?
Oui, monter une cellule de production pour pouvoir accompagner les spectacles qu'on voudra soutenir. On veut également mettre en place des
comités de lecture et créer un journal pour les abonnés, une publication qui serait à la fois un outil de communication et de réflexion. Evidemment on veut
continuer ce qui a été commencé avant nous comme les journées d'auteurs.